En ce moment, trois séries (à ma connaissance) abordent des thèmes similaires : la mort d’un personnage dans des circonstances mystérieuses, le harcèlement et ses conséquences violentes, les rapports de force entre rivaux, les histoires complexes d’amour et d’amitié et les secrets qui secouent une ville en apparence banale. Big Little Lies, Riverdale et 13 Reasons Why sont pourtant des séries aux ambiances différentes. Chacune a opté pour un ton particulier, qu’il penche vers la tragicomédie, le drame adolescent ou le feuilleton à suspense. Je ne comparerais sans doute pas ces trois séries si elles ne sortaient pas en même temps, mais la mode semble décidément être au murder mystery. Voici mon opinion après visionnage :
Big Little Lies :
Une série HBO adaptée d’un roman et avec un casting prestigieux, digne d’un film de cinéma. Les actrices principales sont des stars au rayonnement international, fortes de nombreuses récompenses et de carrières acclamées. Reese Witherspoon, Nicole Kidman, Shailene Woodley, Laura Dern et Zoe Kravitz sont au centre de l’intrigue. Les rôles masculins sont incarnés, eux, par des acteurs plus habitués au petit écran, mais prolifiques et non moins talentueux : James Tupper, Adam Scott, Jeffrey Nordling, Santiago Cabrera et surtout Alexander Skarsgård. Et puis il y a les enfants, autour de qui se cristallise une partie des mystères et des intrigues de la série.
Jane, une jeune mère célibataire emménage à Monterey, où son fils de six ans intègre une école publique de qualité, au point d’être aussi fréquentée par les enfants de l’élite qui peuple les luxueuses villas de bord de mer de la charmante bourgade. Dès le jour de la rentrée scolaire, Jane se lie d’amitié avec la pétulante Madeline et son inséparable acolyte Celeste, qui prennent son parti lorsque son fils Ziggy est accusé de violences envers sa petite camarade Amabella (oui, les noms des enfants reflètent bien les goûts de notre époque, pour le moins… originaux). Un bras de fer s’engage entre Renata, la mère de la fillette, et le trio. À mesure que l’on explore les vies personnelles des protagonistes, les événements s’emballent, les rivalités font surface, les alliances se nouent. Et quelqu’un meurt. Le premier épisode nous l’apprend via l’interrogatoire des personnages secondaires, qui ponctue la série. On ignore qui : un homme, une femme, un enfant ? On ne sait pas non plus comment : meurtre, suicide, accident ? Et encore moins pourquoi.
Mon avis sur la série ? Un excellent divertissement ciselé sur mesure pour les 7 épisodes qui nous tiennent en haleine jusqu’à une fin parfaite. Je l’ai " bingée " et je ne le regrette pas. S’il doit y avoir une saison 2 (la première se suffisant à elle-même, ce n’est pas indispensable), espérons qu’elle soit à la hauteur.
13 Reasons Why :
Une série originale Netflix réaliste qui relate des histoires de lycéens américains, mais qui pourraient aussi bien être français ou de n’importe quel pays occidental. La série traite du suicide de la jeune Hannah et des évènements qui l’y ont conduite. Sur des cassettes, elle a enregistré treize explications, treize raisons qu’elle impute à son entourage à l’école. Depuis son arrivée au lycée, elle a noué des amitiés, éprouvé des béguins, attiré des moqueries… Et invariablement, les choses ont dégénéré. Les amitiés se sont brisées dans des circonstances blessantes, les béguins se sont retournés contre elle, les moqueries ont pris des allures de harcèlement.
Le héros que nous suivons, c’est Clay Jensen, qui a obtenu les cassettes car il fait partie des raisons qui ont poussé Hannah au suicide. Le jeune homme, qui a toujours eu de bonnes relations avec elle, met du temps à écouter les bandes et à comprendre le déroulement des faits jusqu’au jour funeste qui a vu son amie mettre fin à ses jours.
Adaptée sur la base d’un roman de Jay Asher, la série est une sensibilisation nécessaire au harcèlement, mais que malheureusement, je vois mal les ados adapter à leur propre quotidien. Hannah reste une fille mignonne sur un écran, tous les jeunes vont compatir sur le principe, mais je ne pense pas que cela les empêchera de se moquer dans les jours qui suivront d’un camarade ringard ou de l’intello du premier rang.
Pour avoir souffert de harcèlement, je sais que tout le monde fait l’autruche, voire participe allègrement, au lieu d'intervenir en faveur du harcelé. Et même un suicide ne change rien. Il y en aura toujours que ça laissera de marbre et qui continueront. D’ailleurs, la série le montre : le harcèlement ne s’arrête pas après un drame. C’est un phénomène trop ancré, aux mécanismes trop insidieux pour y mettre entièrement fin. Lutter contre, aider les victimes, punir les coupables, on le peut. Mais l’éradiquer ? C’est une autre histoire.
Mon avis sur la série ? Je l’ai trouvée un peu longuette. Des épisodes qui s’étirent trop, au point de s’apparenter parfois à du remplissage. Je ne mourais pas d’envie de voir l’épisode suivant. Rien à dire sur le jeu des acteurs, bien que certains des ados m’aient exaspérée, mais c’était sans doute le but, et puis j’ai peut-être passé l’âge de certaines situations puériles. Je n’ai pas adhéré à l’authenticité de chaque réplique, mais la série est indéniablement bien écrite. Les fans semblent être nombreux. Le mieux pour se faire son opinion, c’est encore de la voir.
Riverdale :
Une série originale Netflix d’abord diffusée sur la CW, basée sur les personnages cultes d’Archie Comics, créés il y a près de 80 ans, au tout début de la Seconde Guerre Mondiale. Décrite comme un croisement entre Twin Peaks et Pretty Little Liars, j’y ai aussi trouvé des éléments de Dawson et Glee.
À Riverdale, petite ville sans histoires, la disparition de Jason Blossom, héritier d’un empire de production de sirop d’érable et jumeau de la piquante Cheryl, avec qui il se promenait sur le lac lorsque leur barque a chaviré, devient le cœur d’une enquête criminelle quand son corps est retrouvé, le front troué d’une balle tirée à bout portant. Au cœur de la tourmente, une bande d’adolescents (Archie, Betty, Veronica, Jughead, Kevin, Josie et ses Pussycats…) doit affronter ses propres problèmes et composer avec ceux de leurs parents, dont les intrigues sont très présentes.
Le ton est parfaitement assumé comme celui d’un teen-show. Pour preuve, même les parents sont joués par des idoles adolescentes des années 80 et 90 : Luke Perry, inoubliable Dylan de Beverly Hills (pour ceux qui regardaient, ce qui n’est pas mon cas), Molly Ringwald, icône rousse des teen-movies pendant les années 80, Skeet Ulrich, tueur du premier Scream, Mädchen Amick alias Shelly Johnson dans Twin Peaks… L’atmosphère de la série oscille entre couleurs éclatantes et teintes plus sombres.
Mon avis sur la série ? J’ai trouvé le début un peu laborieux, j’avais un peu de mal à m’attacher aux personnages que je trouvais convenus, voire insipides pour certains. Mais je suis rentrée dans l’histoire à mi-chemin de la saison et j’ai finalement assez accroché ! J'ai bien envie de jeter un œil à la saison 2. Pour ceux qui apprécient habituellement les teen-shows !
À grands renforts de flashbacks, de twists ou de mystère, ces trois séries s’approprient chacune avec succès le genre du murder mystery en captant des publics différents. Un genre qui n’est pas près de s’essouffler, à en juger par les audiences plus que satisfaisantes et les projets de suite déjà en cours.
Rédigé par EclectiGirl
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