Genre : Documentaire
Année : 2019
Réalisateur : Todd Thompson
Durée : 1h36
L’Espace, l’ultime frontière…
En 1966 s’envole pour la toute première fois sur le petit écran un vaisseau spatial au nom iconique, l’Enterprise. La série Star Trek était née, marquant toute une génération par son audace. Car si lorsque l’on parle de la toute première série Star Trek aujourd’hui, on pense surtout à ses personnages les plus iconiques, le capitaine Kirk ou encore le stoïque Monsieur Spock, on ne rappelle pas assez que la série était aussi pionnière dans le domaine de l’égalité à l’écran.
Pour les spectateurs actuels, le désir des créateurs de faire une série inclusive porteuse de messages d’égalité est un peu biaisé par l’image sexiste des femmes en minijupe qui tombent presque toutes sous le charme du capitaine Kirk et dont le rôle se limite bien souvent à quelques répliques. Et pourtant, l’équipage de l’Enterprise est exceptionnel en cette année 1966. Du jamais vu à l’écran avec un équipage qui montre un futur dans lequel pourraient se côtoyer sur le même pont Américains, Russes, Européens et Asiatiques. N’oublions pas qu’à l’époque nous sommes en pleine guerre froide et que les relations entre les USA et l’URSS ne sont pas des plus cordiales.
Mais le personnage qui secoua le plus le public de l’époque n’est autre que l’officier des communications, le lieutenant Nyota Uhura. Alors que la ségrégation aux États-Unis touche à peine à sa fin et que Martin Luther King combat pour les droits des Afro-Américains, une femme noire est représentée comme officier de l’armée à l’écran, à l’égal des hommes de l’équipage. À l’égal, ou presque, car malgré la volonté du créateur de la série, Gene Roddenberry, de mettre le personnage plus en avant, il est régulièrement bloqué et le scénario épuré des répliques d’Uhura…
Plus qu’un personnage emblématique, le lieutenant Uhura est avant tout une actrice exceptionnelle, Nichelle Nichols, dont le parcours, non moins exceptionnel, est retracé dans le documentaire Woman in motion. Un documentaire prenant qui nous fait découvrir une femme au caractère bien trempé qui a su s’imposer dans un univers d’hommes blancs et imposer sa vision.
Chanteuse puis actrice, elle touche les Américains et symbolise l’espoir pour une strate de la population peu prise en considération à l’époque, les minorités ethniques et les femmes.
Quand la diffusion de Star Trek est annulée en 1969, ce n’est que le début de son aventure. Inspirée par la série, passionnée par l’exploration spatiale, elle fait rapidement un triste constat : l’Espace, cette ultime frontière, est plus difficile à atteindre pour certains que pour d’autres. En pleine course vers les étoiles avec l’URSS qui a pourtant déjà envoyé des femmes en orbite, les États-Unis rechignent à embaucher celles qu'ils considèrent comme le sexe faible et les rangs de ses astronautes sont tristement masculins et exclusivement blancs.
Nichelle Nichols va changer cela en enfonçant les portes au culot et en devenant recruteuse pour la NASA. La voix du lieutenant Uhura sera sur toutes les radios, son visage sur tous les plateaux de télé et à travers elle, Nichelle Nichols appellera l’Amérique à s’engager pour le programme spatial. Toute l’Amérique sans distinction de sexe ou de couleur.
C’est ce combat d’une femme formidable et inspirante que propose de nous faire découvrir Woman in motion, un documentaire captivant sur son parcours professionnel et humain et sur l’évolution de tout un pays vers l’égalité entre les hommes.
Et les femmes.
Et pour compléter sur l'intégration des femmes noires à la NASA, à l'époque, je ne saurais que vous conseiller le film Les Figues de l'Ombre.
Illogical Logic
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